Sait-on encore qui était Blaise Gautier (1930-1992) ?
Une figure pionnière de la littérature orale en public, qui a transformé notre rapport au texte.
Fonder sa « Revue parlée » releva de l’audace, du talent, de l’opiniâtreté, et de soutiens bienveillants.
Sait-on encore qui était Michel Saint-Denis (1897-1971) ?
Un grand metteur en scène de théâtre et fondateur d’écoles novatrices, en Europe, aux USA et au Canada.
Ce texte – un montage à partir d’un chantier en cours – restitue les filiations artistiques et familiales (l’un était le fils de l’autre), en suivant de près trois êtres humains attachants (avec Marie-Madeleine Gautier, comédienne et mère de Blaise) guidés par le désir et par le destin, et qui ont réconcilié merveilleux et vérité. Il place sur un même méridien des lieux, des expériences personnelles, ou des faits historiques auxquels on ne s’attendrait guère.
Après les lectures sur scène de Mallarmé et Verlaine en Belgique, à la fin XIXe (Mossa) ; la profération de l’Ursonate par Kurt Schwitters (Le narré des îles Schwitters) ; « l’ontophonie » de Ghérasim Luca, et le premier happening au Black Mountain College (Gadjo-Migrandt) ; et enfin le corps à corps avec la lave du poème chez Antonin Artaud (Lamenta des murs), Patrick Beurard-Valdoye tisse ici la toile méconnue des étapes menant à l’auto-diction au micro. Il rend ainsi hommage à Blaise Gautier, qui encouragea l’auteur alors jeune homme. Tout un poème.