Rencontre avec Christian Bernard à la librairie Michèle Ignazi à paris le 6 octobre

Rencontre avec Christian Bernard

L’auteur de
PETITE FORME
CINQUANTE SONNETS

le samedi 6 octobre 2012

à partir de 19 heures

Librairie Michèle Ignazi
17, rue de Jouy
75004 Paris
01 42 71 17 00
métro : Saint-Paul ou Pont-Marie

Rencontre avec Christian Bernard, l'auteur de Petite Forme à la librairie Michèle Ignazi à paris le 6 octobre.
Starts: 10/06/2012 07:00 pm
Librairie Michèle Ignazi 17, rue de Jouy 75004 Paris
Paris
75014
FR

Christian Bernard, un serpent à sonnets par Jean-Paul Gavard-Perret

Sous le directeur du Musée d’art moderne et contemporain de Genève(Mamco) et l’ancien directeur de la Villa Arson de Nice se cache non seulement un critique d’art mais un poète discret et rampant. Tel le serpent d’Andromaque il siffle parfois sur des têtes. Et en particulier sur celle de la forme majeure de la poésie française : le sonnet.

L’auteur le maltraite. Sous prétexte de l’honorer il lui fait un enfant monstrueux dans le dos pour créer un pont entre le passé et le futur, la fiction et la poésie. Jamais cynique mais toujours insolent l’auteur revivifie le suranné. Certes et n’en déplaise aux puristes on ne pourra plus parler de coupures à l’hémistiche et autres plaisanteries du genre. Le philosophe montre son nez pour régler ses comptes à nos mémoires et aux livres qui leur tiennent de garde fou :

« Nos souvenirs sont des cabinets d’amateurs et nos
livres des bibliothèques couchées Scherzo Dies rirai
Chausse-trappes portes dérobées phrases piégées
(…)
Catherine Crachat te tient lieu d’ange gardien tu
la sens dans ton dos dans ton angoisse sourde et
muette La prose du monde est sans pourquoi »

Ces deux « quatrains » illustrent parfaitement la langue hybride qui ne craint pas l’arthrose. Le sonnet ne sert plus de croc de boucher pour s’accrocher à une langue et une versification mortes. Elle n’infuse pas dans la vieillerie. A l’inverse et comme aurait dit Artaud elle « lâche sa bardelette ».

Christian Bernard cultive les décalages, les effets retards comme les avancées. Il n’y a plus de place pour colis fichés ni pour verroterie sauf à y voir débarouler un éléphant. L’humour rapproche le sérieux directeur des plus grands irréguliers belges de la langue – tous parfaits iconoclastes : Michaux bien sûr mais sans oublier André Balthazar, André et Cécile Miguel, Pol Bury. Preuve que pour cette « Petite forme » (qui inaugure sous les meilleurs auspices une nouvelle maison d’édition) celle du poète est au maximum.

Jean-Paul Gavard-Perret
(à paraître sur le HuffingtonPost)